1 mai 2012
2
01
/05
/mai
/2012
10:51
Une rue un caniveau
Quelque chose bat
Dans l'eau immobile
Ma peau déjà pressent une chimère
La lumière couche la rue
D'un gris sans grain
Qui pourrait m'échapper
Le trottoir frissonne avec ma peur
La chose est un chiffon rien d'autre
Epointé comme une aile
Et le vent le change en oiseau
*
Un enfant de l'autre côté
Qui n'a rien vu
Promène son insouciance
Dans ses jambes
La lumière est moins basse
*
S'approcher enfin de la chose qui bat
Constater un pigeon
La mort le façonne encore
Fait de ses plumes un tissu mou
Relever de toute urgence
Les yeux vers l'enfant
Qui a tourné
19 avril 2012
4
19
/04
/avril
/2012
13:31
Une bicyclette hors d'âge
Contre un mur dans un jardin
Image de carte postale
Revenue avec ma fatigue
Des flambées de capucines
En tortillaient le cadre
Faisaient claquer la lumière de mars
Sur le guidon rouillé
Mais le chien du voisin
Aboyait son ennui
De l'autre côté du mur
Déchirait déjà
La perspective du souvenir
*
Poser de toute urgence
Une méchante boîte de coca
Sur la bicyclette transformée
En vélo
*
Se méfier de toutes ces enfances
Qu'on aura repeintes
Un soir de petite joie
Garder en soi l'ennui du chien
9 avril 2012
1
09
/04
/avril
/2012
10:24
Une silhouette sur un pont
Elle ne dit aucune présence
Aucune solitude
Dans la lumière montée du contrebas
Son ombre fait des hachures
Longtemps après mon passage
Mais comment les rassembler
Pour dessiner un homme
*
Ce ne sont pas mes yeux
Qui voient les plis du paysage
Pris dans la vitesse du train
Ma pensée ne sait pas les arranger
Je les sens pourtant qui traversent mon corps
Leurs fragments me pétrissent
Comme un limon
*
D'autres ponts sur le chemin
Chacun son parapet de bure ou de dentelle
Dans la lumière mal dépliée du jour
La silhouette aperçue
Me ressemble enfin
Je peux dormir
27 février 2012
1
27
/02
/février
/2012
12:22
Un éclat de lumière
Et sa patine contre un tronc
Qui ne dit rien
Pas même le jour venu
Qui me tiendra pourtant
Jusqu'au soir
*
Les heures me traversent
Sans dépôt
Comment m'étonner
Avec ce vide
*
Mes gestes sont d'un autre corps
Mes mots d'une autre langue
Aucune ombre dans leurs traces
Qui désignent mon absence
Je n'ai pas besoin d'être
*
Abolir en soi
Ce qui pourrait rester du paysage
Dissoudre l'éclat de lumière
Dans son silence
Passer plus léger
L'épreuve du retour
18 février 2012
6
18
/02
/février
/2012
12:45
Un oiseau mort dans la boue du chemin
Le poser sur l'herbe
Etre lui avec ce geste
*
Souvenirs d'eaux et de brumes
Dans la gorge des fossés
Et mes enfances de peupliers
Qui n'attendaient rien
Déjà
*
Le vent rebroussait les prés
Quand l'eau remontait des puits
Des voix recherchaient les berges perdues
Qui ont fourbi ma langue
*
Revenir on ne sait comment
A l'oiseau
Sur un autre chemin