Pour cette édition 2013 du printemps des poètes, une petite série de trios qui trillent, chacun dans sa ramure, pour les autres :
Des mots qui
perlaient
le long des
heures
des phrases
incongrues
aux tempi
insoumis
tu parlais
oh !
*
Je tremble
de
chaleur
froide
la foule
englobe
l'ailleurs
tant de
silences
Vincent Motard-Avargues, in Si peu, tout, éditions Eclats d'encre, 2012
Le parc n'a plus la force
De refermer ses grilles
Ni le sifflet de retomber des lèvres du gardien
Après dimanche, il y a mourir
Pour qui le peut encore
*
Toute lune non regardée
S'éteinr
L'éclat prêté
A taux d'usure
Regagne la pupille
Etienne Orsini, in Gravure sur braise, éditions Le nouvel athanor, 2013
Hiverner comme une brebis hébétée
Comme un berger aveugle.
User le chagrin timide,
Blotti comme un oiseau
Qui ne peut se savoir si grand.
Nuit noire, nuit noire
Pour un cheval maintenant seul.
*
Comment partir sans la rivière lisse et nue
Du vent troussant les feuilles,
Sans les bourgs au bas de la nuit
Qui sont des colliers qui grelottent...
Jacques Vandenshrick, in Traversant les assombries, éditions Cheyne, 2004