Je n'ai pas le temps, là, d'écrire sur la lectrice de la ligne B. Je vous offre quelques vers de Battre le corps. Il y aura vraisemblablement un livre mais l'éditeur souhaite qu'il y ait davantage de textes. Si l'ouvrage paraît, en principe en 2013, je le dédierai au professeur Claire Sériès et aux patients/patientes de son service.
Tes pas la nuit dans la maison
Quand penser ne peut plus rien
Contre les ombres qui t'effacent
Marcher encore
Jusqu'à devenir sans visage
Dans le mouvement des plaies
Mon corps ne tient plus le tien
La nuit va fondre mes mots
Tu vas tomber
*
Tes mains blanchies jusqu'à l'os
Autour du lait
Tenir avec ce peu
Dans le corps creusé
Pour chercher quoi parmi les fatigues
Un voile passe devant tes yeux
De la neige dis-tu
Surgie de tes anciennes tourmentes
La neige comme le lait
Improbable
*
Ton corps absent du pain
Courbé sous la fièvre
Tes yeux sont trop grands
Un train passe
Un chien aboie
Une rumeur encore
Qui rappelle ta mémoire
Sur tes lèvres sèches
*
Un fruit sur un coin de table
Livré aux meurtrissures
Et tu regardes ta peau pareil
Qui s'en va avec la faim
Je ferme les mots dans ma bouche
J'abaisse mes paupières
Ne plus voir le trou au coeur du fruit
Où tu pourrais te jeter